Votons, parce que notre avenir est en jeu.
Les élections fédérales, qui auront lieu ce lundi 28 avril 2025, seront les élections d’une vie. Il s’agit d’une élection qui porte, selon certain·es, sur l’économie, sur la crise du logement, sur la hausse des prix à l’épicerie, sur l’exploitation corporative, et bien d’autres choses encore – mais non seulement ce. Au cours des derniers mois, nous avons assisté à des attaques incessantes contre la souveraineté et l’existence même du Canada de la part d’une puissance expansionniste et colonialiste du Sud: les États-Unis. Et ici, chez nous, nous assistons aux mêmes stratégies qui ont été utilisées pour détruire la démocratie par là: discours haineux, attaques contre les minorités et tentatives de paraître « durs ».
Je suis terrifiée pour notre avenir.
Les conservateurs ont fait de la campagne anti-trans un élément important de leur message. Au cours des trois dernières années, on a assisté à une augmentation sans précédent de la rhétorique anti-trans au Canada, en grande partie métastasée depuis les États-Unis et l’étranger. Des groupes haineux ont pris racine ici, utilisant leur pouvoir et leurs portefeuilles bien garnis pour tenter de monter les gens les uns contre les autres – ce qui a donné lieu à des centaines de manifestations haineuses dans tout le pays et à des lois attaquant les droits et les libertés des jeunes trans dans deux provinces canadiennes (et des politiques dans d’autres). La promesse de Poilievre de mettre en danger les femmes transgenres dans les prisons – et son incapacité simultanée à introduire des mesures concrètes de protection des femmes – est révélatrice. Il ne veut pas protéger les Canadiens, mais simplement les punir. La loi et l’ordre, comme dans « obéir et se conformer ». Cela sonne Trumpien, n’est-ce pas ?
Les protections constitutionnelles sont également érodées en ce moment même. Alors que l’article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés fête ses 40 ans, l’idée même des droits à l’égalité – l’un des principes sous-jacents du droit canadien depuis 40 à 60 ans – s’érode. La Saskatchewan, l’Ontario et le Québec ont déjà rogné les droits fondamentaux à certain·es Canadien·nes, un par un, qu’il s’agisse des jeunes trans, des travailleur·ses syndiqué·es ou des enseignant·es portant le hijab. La suggestion de M. Poilievre d’étendre son utilisation au niveau fédéral l’enverrait directement sur son lit de mort. Pour citer le chroniqueur du Globe and Mail Andrew Coyne, « il a choisi le point de départ parfait, bien sûr. Il n’y a guère de personnages moins sympathiques que les auteurs de meurtres multiples ». Pourtant, nous vivons dans une société où chaque personne, du fait qu’elle est vivante, mérite dignité et humanité. Se débarrasser de cette idée reviendrait à revenir cinquante ans en arrière et à nous plonger dans une nouvelle ère sombre – une ère où les Canadien·nes d’origine japonaise ont été exproprié·es et relocalisé·es de force, une ère où les enfants autochtones ont été arrachés à leurs parents, une ère où nous ne pouvions pas nécessairement tomber amoureux des personnes que nous aimons sans punition étatique.
Est-ce là l’avenir que nous méritons? Est-ce l’avenir que vous souhaitez?
Nos partis politiques sont loin d’être parfaits. Certains ont sans doute été horribles et, d’une certaine manière, ont permis à notre statu quo actuel à s’enraciner. Mais aucun n’a fait preuve d’autant de mépris à l’égard des droits humains que l’un d’entre eux : les conservateurs. Ils ont laissé se développer des campagnes de désinformation en leur nom. Ils s’associent aux aspirants DOGE pour détruire ce pays. Ils parlent d’attaquer les femmes trans, de refuser des soins de santé aux enfants trans. Ils appellent à la suppression du financement des organisations humanitaires telles que l’UNRWA, ainsi que des universités qui ne s’alignent pas sur ses valeurs. Ils parlent de définancer le radiodiffuseur public canadien CBC/Radio-Canada, ainsi que de « l’horloge biologique » des femmes. Poilievre lui-même qualifie les nazis de « socialistes » au lieu de les qualifier de ce qu’ils sont : des nazis. Ceci ne ressemble pas à la démocratie, mais plutôt, à de l’autoritarisme — parce que le trumpisme est une forme du fascisme, de l’autoritarisme.
Nous ne devrions pas vivre dans une société où chaque élection — et les périodes qui la précèdent – sont des périodes remplies d’incertitude et de peur, et pourtant c’est exactement ce que c’est d’être une femme trans vivant au Canada — parmi tous les pays du monde — en 2025. Et je ne veux pas que nous finissions comme les États-Unis, un pays que les gens fuient activement en raison de lois et de politiques autoritaires. Je ne veux pas que nous finissions ainsi.
Alors, s’il vous plaît, ne Trumpez pas le Canada.
Que vous pensiez que votre vote fera une différence ou non, votez comme si votre vie en dépendait – parce que c’est le cas.
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Pour savoir comment voter, aller sur le site web d’Élections Canada.
Pour plus d’informations sur comment voter stratégiquement, cherchez votre circonscription sur qc125.com.
Je recommande également consulter Vote Palestine, en particulier si tu habites une circonscription où les conservateurs n’ont peu ou pas de chances de gagner.