Reconnaissance territoriale

J’aimerai reconnaître que presque la totalité de mon travail a lieu sur des terres gardées par multiples peuples autochtones, et ne serait pas possible sans les fruits et les richesses desdits terres.

Les principales terres sur lesquels je travaille forment un lieu qui a été baptisé «Montréal» par des colonisateur.rices européens. La nation Kanien’kehá:ka est reconnue comme la gardienne traditionnelle des terres et eaux qui forment Tiohtià:ke, un lieu de rassemblement pour de multiples peuples autochtones pendant des siècles et millénaires. J’aimerai aussi reconnaître les forts liens que la nation Anishinaabe a avec cette terre, qu’elle connaît, en Anishinaabemowin, comme Mooniyang. J’ai aussi travaillé hors de terres sous la garde de la confédération Wendat (Québec), la nation Wαpánahki (Sherbrooke), et les Omàmìwininìwag (Ottawa—Gatineau). Je crois sincèrement que nous somme très chanceux.ses que ces terres, et plusieurs autres, servent maintenant comme domicile à autant de personnes, Autochtones ou non.

Les peuples autochtones ont eu une longue histoire, effacée par le colonialisme européen et l’invasion de l’île de la Tortue depuis la fin 15e siècle, et surtout depuis le 17e siècle. La glorification de la colonisation et de la « découverte » a mené à un génocide culturel à plan large, incluant en effaçant et en criminalisant les peuples bispirituelles (Two-Spirit). Dans un esprit de réconciliation, il est particulièrement important de reconnaître et confronter le fait que nos conceptions occidentaux de l’identité de genre, d’une société patriarcale sont toujours imposées sur elleux. Ceci a de multiple conséquences néfastes, dont le génocide continu de femmes, filles, et personnes bispirituelles autochtones. Même le droit, le supposé grand défendeur des droits minoritaires, a tombé, et les noms de nos lois — dont la Loi sur les Indiens, que je suis forcée à nommer afin d’éviter l’ambiguïté — continuent à propager une certaine préjudice tous les jours. Il est notre devoir, comme immigrant.e.s et occupant.e.s de ce territoire, de confronter les préconceptions que les écoles et nos entourages nous enseignent, de nous laisser à être inconfortable avec la réalité et le statut quo, et de nos mettre sur une réelle piste vers la réconciliation.

Mes propres connaissances de l’histoire de ces terres, comme une personne non-Autochtone et la fille d’immigrantes asiatiques, qui n’a jamais été enseignée proprement sur l’histoire des peuples Autochtones à l’école, sont limitées. À cause de ça, je prends en charge le devoir massif de travailler dans une perspective de décolonisation — de ces terres, mais aussi de ma propre tête. J’espère que toute personne qui lit cette page va penser similairement, et va reconnaître qu’une reconnaissance territoriale est, par sa nature même, une étape parmi plusieurs à prendre.

À titre indicatif, les sites web suivants peuvent offrir du soutien ou de l’information: Projet Iskweu (Foyer pour femmes autochtones de Montréal) — native-land.ca — Two Spirits of Eeyou Istchee (à venir)